La Manufacture royale des Glaces
Colbert souhaite supplanter les productions de verre vénitiennes, omniprésentes en Europe. Il fonde en 1665 la Manufacture des Glaces de miroirs, partagée entre cinq associés et installée à Paris, Faubourg Saint-Antoine. Avec l’arrivée de Richard Lucas de Nehou, propriétaire de la glacerie de Tourlaville, la manufacture prend son essor industriel. Les glaces sont soufflées dans le Cotentin et transportées brutes à Paris où elles sont alors polies. Dès 1672, Colbert promulgue un arrêt interdisant l’importation des glaces vénitiennes. Bien qu’une compagnie concurrente soit créée, la production de la Manufacture royale ne fait que se développer.
Louis Lucas de Nehou met au point une technique particulière pour couler des glaces de grande taille dont il présente quelques exemplaires à Louis XIV. Les locaux du Faubourg Saint-Antoine sont exigus pour cette production. Les associés de la Manufacture cherchent un nouveau site.
Après 1848, s’ouvre l’âge d’or de l’industrie des glaces, avec de nombreuses commandes privées, et la mise en route de très grands chantiers liés aux nouvelles conditions de vie : développement des gares, bibliothèques, musées, galeries, grands magasins, auxquels répond la judicieuse décision de Saint-Gobain d’élargir sa gamme de glaces. La petite glace mince laminée va donc habiller les serres du jardin des plantes, les halles de Baltard, la gare de Milan, sans compter les formidables réalisations verrières des Expositions universelles : galerie des machines de l’Exposition de 1889, Grand Palais en 1900, palais lumineux, palais des Illusions.